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Se mettre au vert

Au figuré, il s’agit de se faire oublier ; au propre, il s’agit surtout de s’occuper de soi en s’offrant une pause dans une nature pleinement réveillée. Plus intimement, se mettre au vert, c’est opter pour un plein de chlorophylle, une substance hautement énergisante, dont les légendaires vertus se voient confortées au fil des expériences et des études. Voici l’essentiel du pourquoi et du comment mettre la chlorophylle au menu.

 

Une substance fascinante

 

 

Il y a bien longtemps que la chlorophylle interroge le monde de la recherche, y compris médicale. Dès le début du XXe siècle, la chlorophylle a été considérée comme un moyen efficace de guérison et de cicatrisation. Mais le principal obstacle à son usage était son instabilité à l’état liquide. On lui préféra alors la rapidité des antibiotiques naissants et des antiseptiques chimiques. Pour autant, l’intérêt ne s’est pas émoussé, loin s’en faut.

 

Une substance protectrice

 

 

La chlorophylle, véritable concentré d’énergie solaire, a un formidable effet revitalisant sur l’organisme qu’elle purifie, nettoie, oxygène et permet de maintenir l’équilibre acide-base, grâce à sa richesse en magnésium, minéral tampon de l’excès d’acidité.
La chlorophylle agit très positivement sur la sphère intestinale qu’elle assainit, en contrant le développement des bactéries et levures opportunes. Elle permet ainsi de réguler la fermentation intestinale et donc la production de gaz, protégeant de fait le foie d’un surcroit de toxiques endogènes. Elle a démontré aussi une capacité à protéger le corps de certaines toxines dangereuses, susceptibles d’altérer l’ADN et donc de favoriser la survenue de cancer. L’étude réalisée par le Professeur George Bailey a par ailleurs démonté le mécanisme à l’œuvre. La chlorophylle se comporte comme un chélateur de substances toxiques : elle se lie avec les indésirables et les piège dans le tractus gastro-intestinal jusqu’à ce qu’ils soient éliminés. D’autre part, des tests sur animaux ont mis en évidence sa capacité à protéger des effets des radiations, ce qui en fait aussi un complément des thérapies conventionnelles par radiothérapie.
C’est a priori sa forte concentration en magnésium qui explique certaines de ses capacités, comme l’effet désodorisant, son pouvoir régulateur au niveau de la tension artérielle et ses effets chélateurs.

La chlorophylle est la principale protéine provenant des rayons du soleil. Un verre de jus vert frais contient une synthèse du soleil, plus le courant électrique nécessaire à la revitalisation du corps.
Docteur Ann Wigmore "Let there be light"

 

Une substance régénératrice

 

Chlorophylle et hémoglobine présentent un structure semblable à la différence près que l’atome de fer du sang est remplacé par un atome de magnésium dans la chlorophylle. C’est cette similitude qui doterait la chlorophylle d’une grande capacité de régénération, en premier lieu par son pouvoir oxygénant. Selon les études de J. H. Hughs et A. L. Latner de l’Université de Liverpool, des animaux anémiés sont capables de transformer la chlorophylle en hémoglobine. C’est aussi ce que constatait le naturopathe américain Bernard Jensen lorsqu’il préconisait de la chlorophylle à ses patients : de simples bains d’eau tiède additionnée de chlorophylle sous forme de jus de jeunes pousses d‘alfalfa entraînaient en quelques semaines une augmentation du taux de globules rouges. Les résultats étaient encore plus rapides quand les patients buvaient des jus verts. Or, il est clair que la respiration cellulaire et donc l’oxygénation au cœur même des cellules est un gage de santé. Le Docteur Otto Warburg, dans son ouvrage « The cause and Prevention of the Cancer » conclut qu’un apport régulier d’oxygène à toutes les cellules du corps constituerait une prévention efficace.
La chlorophylle s’avère également efficace pour accélérer la cicatrisation tant de la peau que des muqueuses.

 

Cosmétique et chlorophylle

 

Les qualités de la chlorophylle sont aujourd’hui exploitées en cosmétique pour l’élaboration de certains produits : des produits purifiants (capacité à désodoriser) et produits anti-âge (capacité anti-oxydante).

 

Manger vert est-il suffisant ?
Certes la consommation régulière de légumes feuilles, intensément colorés, est un choix incontournable pour profiter au long cours des bienfaits de la chlorophylle. Cette consommation sera logiquement intensifiée au printemps comme évoqué dans l’article Le Grand ménage. Mais ceci est insuffisant dès lors qu’un effet thérapeutique curatif est recherché. En effet, la chlorophylle est intimement liée à la cellulose et doit par conséquent être extraite pour être disponible, ce qui suppose une mastication méthodique et longue, que nous pratiquons malheureusement trop rarement. L’alternative consiste alors à ingérer ces légumes feuilles sous forme de jus. C’est d’ailleurs la haute teneur en chlorophylle qui fait toute la valeur des jus d’herbe popularisés par Ann Wigmore dans les années 1950, chlorophylle qui se trouve alors associée à des minéraux, des vitamines et des enzymes… une synergie forcément gagnante. Alternative ultime : des jus verts prêts à consommer ou des compléments sous forme d’extrait de chlorophylle.

Ann Wigmore et l’Institut Hippocrate
Dans les années 50, le Dr Ann Wigmore a largement utilisé les vertus curatives des jus d’herbe pour soigner avec succès différentes maladies. Avec Viktoras Kulvinskas, elle a fondé l’Institut Hippocrate de West Palm Beach (Floride), actuellement dirigé par Brian et Anna Maria Clement. L’Institut Hippocrate s’est imposé comme la référence en alimentation vivante.

Attention, le vert cache d’autres couleurs !
En fonction de la profondeur de leur implantation, les premiers organismes ont aussi eu besoin de se protéger de certains rayonnements au moyen de filtres colorés, des pigments orangés-rouges. Ces pigments caroténoïdes jouent plusieurs rôles dans le règne végétal : ils absorbent l’énergie solaire qu’ils transmettent à la chlorophylle, ils participent au transfert d’énergie et enfin ils protègent des effets nocifs de certains rayonnements ultra-violets.
Dans les parties aériennes des végétaux, lorsque lumière et température sont adéquates, la chlorophylle devient prédominante et cache les autres pigments. Il faut attendre l’automne et la dégradation de la chlorophylle pour qu’ils se révélent. Il est à noter que les jeunes poussent sortent parfois de terre tout de rouge vêtues. Logiquement, les parties souterraines ne sont pas colorées. Il existe pourtant des exceptions comme la carotte, dont les glucides de réserve sont issus de la photosynthèse et donc, colorés ; ou encore la betterave pourvue d’un pigment particulier de nature azotée.

 

La chlorophylle est à la plante ce que le sang est à l’homme

 

Chlorophylle et sang sont très similaires si ce n’est que l’atome de fer de l’hémoglobine est ici remplacé par un atome de magnésium, responsable aussi de la teinte verte. Et c’est la perte de cet atome au cours de la cuisson qui entraîne la perte de couleur. Outre sa fraîcheur symbolique, la chlorophylle est un composé extrêmement intéressant pour l’organisme humain, capable d’oxygéner, de purifier et de régénérer le sang. Elle s’avère anti-anémique, anti-bactérienne, alcalinisante, cicatrisante. C’est aussi un excellent draineur de toxines, qui soulage le foie. Sur un plan plus subtil, la chlorophylle est un concentré de lumière solaire, et donc un soutien vital, apte à compenser le manque d’exposition à la lumière. Et pour finir, la couleur verte a une action calmante. Couleur de la paix, elle aide en cas de fatigue, d’insomnie, de nervosité. Dans les traditions orientales, elle est liée à l’Est, à la vie, à la création… Nous comprenons donc mieux l’engouement actuel pour les jus d’herbe et autres smoothies à base de feuilles.
Dans tous les cas, mettre de la verdure au menu, qui plus est au printemps, est l’un des meilleurs moyens d’accompagner le renouveau après l’hiver.

 

Couleurs et nutriments

 

Mettre la couleur au menu est aussi un message de santé publique décliné tant au Québec qu’en Europe. Pourquoi ? Tout simplement parce que les quelque 4000 pigments présents dans les végétaux, aujourd’hui mieux connus, sont en fait de véritables nutriments, anti-oxydants pour les uns, régénérateurs pour les autres. Plus que jamais, la consommation de légumes et de fruits s’affirme comme le meilleur facteur du bien manger pour bien se porter, l’essentiel étant de savoir jouer de toute la palette. Les antioxydants sont des molécules capables de neutraliser les radicaux libres, protégeant ainsi l’organisme de la dégénérescence et du vieillissement. Ils ont également une action protectrice vis-à-vis des cancers et maladies cardiovasculaires. Bref, à ne négliger sous aucun prétexte !
• Vert
Outre la chlorophylle, ces végétaux (salade, choux, haricots verts…) contiennent aussi de la lutéine, concentrée dans le corps au niveau de la rétine et du cristallin.
• Orange et jaune
Ces couleurs, présentes dans la carotte, les potirons, abricots, mangue…, sont liées à la présence de caroténoïdes, comme par exemple le bêta-carotène, précurseur de vitamine A, utile à la vision, au système immunitaire, à la prévention des maladies cardio-vasculaires, à la peau…
• Rouge
Lycopène et anthocyane sont responsables de la couleur du poivron rouge, du chou rouge, de la tomate, de la pastèque… Le lycopène devient davantage biodisponible lorsque l’aliment est cuit. C’est un protecteur de la peau, qui réduit les facteurs de risque d’athérosclérose et prévient la carcinogenèse.
• Pourpre et bleu
Ce sont encore des anthocyanes, aux vertus anti-vieillissement, présents dans le raisin, les myrtilles, les mûres, les canneberges… et aussi la peau de la lentille verte.
• Blanc et brun clair
Certes le blanc n’est pas une couleur, mais les fruits et légumes blancs (ail, oignon, panais, navets …) contiennent de l’anthoxanthine ou encore de l’allicine, qui luttent contre les infections et régulent la tension artérielle.

 

À l’origine des couleurs

 

Pour comprendre l’incroyable variété de nuances, il nous faut retourner aux origines de la vie, très loin au cœur des océans, il a 3,5 milliards d’années, lorsque apparurent les premiers organismes vivants qui, grâce à la photosynthèse, ont produit du dioxygène et enrichi ainsi l’atmosphère permettant l’apparition de nouvelles formes organiques. Or, qui dit photosynthèse dit chlorophylle et qui dit chlorophylle dit vert. Le vert est donc la première couleur du vivant. La chlorophylle est un extraordinaire composé, qui capte 1 à 2 % de l’énergie lumineuse sous forme de photons et l’utilise pour former de la matière, et notamment des glucides, à partir de l’eau, de sels minéraux et de gaz carbonique, tout en rejetant de l’oxygène. Ce faisant, nous assistons au passage du monde minéral vers le végétal, puis l’animal. La photosynthèse est vitale pour les végétaux et représente le seul moyen de renouvellement de l’oxygène. Les végétaux sont donc à l’origine de toute vie et continuent à la rendre possible. En consommateurs primaires, les herbivores se nourrissent de végétal et nourrissent à leur tour les carnivores. Tous les consommateurs finissent en débris organiques qui s’oxydent et génèrent trois entités minérales : du gaz carbonique, des substances minérales et de l’eau de liaison. Ces matières premières vont de nouveau servir au végétal à fabriquer de la matière qui assurera la pérennité de l’éco-système.
Apparu vers 1100, le terme vert, découle du latin « viridis », signifiant vert, mais aussi frais, vigoureux, jeune.